La Franc-maçonnerie est mère de la laïcité.
- Médecin généraliste de banlieue retraité, Guy ARCIZET a présidé le Grand Orient de France de 2010 à 2012. Il poursuit aujourd’hui sa démarche maçonnique en parcourant la France et l’étranger. Ses propos prennent parfois l’auditoire à contre pied, et ne laisse jamais indifférent.
Clairement, les grands penseurs de l’idée laïque et de la promotion de la loi de 1905, de Ferdinand Buisson à Aristide Briand, ne sont pas maçons. Ni les concepteurs de la loi, même si à l’époque, 20 à 30 % de l’Assemblée Nationale étaient composés de frères. De même d’autres courants de pensée contemporains sont très engagés dans le combat laïque. C’est ainsi que la Ligue des Droits de l’Homme naît en 1898, lors de l’affaire Dreyfus, et la société des Libres Penseurs commence à se manifester dès 1848. Mais là encore, sans prendre le train en marche, les francs-maçons accompagnent et travaillent à répandre l’idée, et sont souvent mêlés à ces courants progressistes, comme Victor Schoelcher, franc-maçon et libre-penseur, qui fera voter en 1848 la loi sur l’abolition de l’esclavage. De même, Léon Bourgeois ou Emile Combes ont joué un rôle politique majeur.
Mais surtout en 1877, le Grand Orient prend une décision emblématique et symbolique qui modifie l’article premier de la constitution et élimine l’obligation de croire en Dieu et en l’immortalité de l’âme. Il faut aussi se souvenir que l’assemblée générale de 1865 avait inscrit dans ce premier article une modification qui disait que « le Grand Orient regarde la liberté de conscience comme un droit propre à chaque homme et n’exclut personne pour ses croyances. » C’est dire que, dès les origines, le Grand Orient de France appelle la laïcisation de la société de ses vœux, et y participe. C’est en ce sens qu’on peut lui en réserver une part fondatrice. Et aussi remarquer qu’il se situe dans le droit fil des constitutions d’Anderson et de sa définition de la religion.
Enfin, depuis un siècle, ce combat de la raison et de la laïcité, où les deux termes ont un lien organique est celui de notre institution. Nous sommes bien obligés de partager le constat que faisait en 1990 Francis Fukuyama : « Aujourd’hui, tout le monde parle de la dignité humaine, mais on ne s’accorde nullement sur ce qui fonde cette dignité chez l’homme », mais nous pouvons y répondre : ce qui fonde la dignité de l’homme c’est la raison et la laïcité.
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